« Je suis loin, maintenant, mon front contre le front d’une plaine en hiver. »
Ces mots, tirés de ses Heures creuses, disent sans le désigner le lieu d’où Véronique Gentil écrit et peint : l’éloignement, l’écart. Autour de ses vingt ans, elle a quitté la Savoie de son adolescence pour les vallées de la Vienne. C’est en cet ailleurs, mental autant que géographique, qu’elle a mené à maturation ses deux modes d’expression. (…) C’est la rencontre de Henri Michaux qui l’a provoquée à la peinture, son désir d’écriture trouve sa source dans l’enfance. Elle poursuit désormais un cheminement où chacun des deux arts s’émancipe d’un dialogue longtemps serré, sinon exclusif, avec l’autre. Une déprise du sourd, du difficile, du douloureux parfois. Pour une orientation vers un lointain nouveau, le front contre le front d’une plaine qui changerait de saison.
André Sarcq
« On construit des maisons mais on ne les finit pas » par Olivier Vossot, Poezibao. déc. 2021
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