Écrivain et linguiste occitan, Robert Lafont est né à Nîmes en 1923. En 1945, il participe à la fondation de l’Institut d’études occitanes, qui vient remplacer la Société d’études occitanes qui s’était discréditée durant l’Occupation. En 1950, il en devient le président, un poste qu’il occupera jusqu’en 1981. Professeur à l’université de Montpellier, écrivant aussi bien en occitan qu’en français ou en italien, il va entamer une réflexion non seulement sur l’Occitanie mais aussi sur l’ensemble des minorités en France, à partir de la notion de colonialisme interne (La Révolution régionaliste, 1967 ; Décoloniser en France, 1971 ; La Nation, l’État, les Régions, 1993). De 1969 à 1974, son combat croise celui du Larzac et l’amène à fonder en 1971 Lutte occitane et à tenter, en 1974, de se présenter à l’élection présidentielle. L’œuvre de Robert Lafont se veut en rupture avec la tradition qui précède. Elle se tourne aussi bien vers la poésie (Paraulas au vièlh silenci, 1946 ; La loba, 1959 ; La Gacha a la cistèrna, 1998) que vers le roman (Vida de Joan Larsinhac, 1951, qui garde le souvenir des temps de la Résistance ; Lo Sant Pelau, 1972 ; la trilogie La Festa, 1983) ou le théâtre (La Bourride du Comte, 1966 ; Lei cascavèus, 1977). Robert Lafont a également traduit L’Odyssée en occitan (2004).
« Lafont Robert (1923-2009) », Encyclopædia Universalis
« Un Sud qui n’en finit pas de renaître » par Maïté Bouyssy, En attendant Nadeau, oct. 2022