Né en 1900 à Évol, il passe par le collège de Céret avant d’intégrer l’école normale à Perpignan de laquelle il ressort instituteur. De son esprit anticonformiste naîtra en 1930 un de ses premiers textes Fièvre au village. Remarqué par Henri Poulaille, Massé publie son premier roman Le mas des Oubells chez Grasset en 1933. Un roman donné comme « possible » pour le Goncourt que Malraux remportera finalement avec sa célèbre Condition humaine. En 1934, Massé animera la résistance antifasciste à Céret. Suspecté de « communisme », bien qu’il ait toujours, par individualisme, refusé d’adhérer à un credo politique autre que personnel, il renonce à l’enseignement et s’installe à Perpignan. En 1944 paraissent Le livret de famille et Le vin pur puis La fleur de la jeunesse en 1948 , La terre du Liège en 1953, Les trabucayres en 1955, Le Refus en 1962, Le sang du Vallespir en 1980. Sans cesse, Massé se démarque des mouvements de masse. Homme de la marge, par conviction, il se réfugie dans l’attitude « simple » de conteur d’histoires. Mort le 24 août 1982 à Perpignan, Ludovic Massé laisse une œuvre qui par-delà le terroir et la mémoire incarne un ordre antitotalitaire et c’est en ce sens qu’au-delà du régionalisme, elle atteint l’universel.
« Les paraboles de Ludovic Massé » par Claude Darras, Encres vagabondes, Papiers collés, n° 3, page 4, 2012