« Voilà un poète qui écrit depuis plus de quarante ans, mais qui se tient à distance. Les livres qu’il publie sont rares, souvent à compte d’auteur, à destination de quelques personnes qu’il choisit avec soin, dans une sorte de circulation secrète de l’écriture. Pour lui, la poésie est aussi une manière de vivre qui s’accommode fort peu de la banalité ambiante. Comme naguère à Calais où il placardait ses poèmes chargés d’anathèmes sur les arbres, il traîne maintenant depuis de nombreuses années sa longue dégaine, comme il le dit lui-même “sa silhouette d’ange déçu au détour des ruelles de la vieille ville”, à Arles où souffle depuis toujours un vent salubre dont il se coiffe, non sans insolence. Si soudain, dans la nuit, vous entendez comme un grand rire de crécelle, ne cherchez pas : c’est le sien. Le rire n’est-il pas “son vin préféré” (…). »
Extrait du blog le Passager clandestin de la pensée
« Christian Hibon : la vigie hallucinée… » par Alain Roussel