“Les minutes qui passent
sont
premièrement les dernières
deuxièmement les dernières”
Pierre Peuchmaurd est né à Paris le 26 juillet 1948. Son père Jacques Peuchmaurd est journaliste littéraire et critique d’art. Très tôt il fréquente la librairie d’Éric Losfeld, Le Terrain vague, elle-même fréquentée par les surréalistes d’alors. Il participe activement aux événements de mai 1968, ce qu’il racontera dans son premier livre : Plus vivants que jamais, Robert Laffont, 1968.
En février 1970, il participe à une émission de télévision, L’Avocat du diable, conçue par ses animateurs pour illustrer la question politique en la traitant comme un conflit de générations, piège qu’il évite en tenant un discours très dur et en s’en prenant violemment au chef de l’État. Ce coup d’éclat lui vaut d’être contacté par le groupe surréaliste parisien dirigé à ce moment-là par Jean Schuster.
En 1972, il participe aux éditions Maintenant, fondées et animées par Radovan Ivsic, avec certains surréalistes, Georges Goldfayn, Annie Le Brun, Gérard Legrand et Toyen, inaugurant une période d’intense activité poétique et collective. À partir de ces années, il écrit et publie un nombre considérable de livres et plaquettes de poésie.
En 1976, il s’installe en Corrèze où il crée un nouveau collectif, les éditions Toril, avec Dominique Autié, Yves Nadal, Jean-Paul Chavent, Anne Marbrun.
En 1984, il déménage à Brive. D’autres amitiés, d’autres collaborations jalonneront dès lors son parcours : celle des poètes, Jacques Abeille, Jimmy Gladiator, Esther Moïsa, Alice Massénat ; celle des peintres tels Robert Lagarde, Jorge Camacho, Jean Terrossian, Florent Chopin, celle des revuistes ou éditeurs qui travaillent ou travailleront dans une certaine communauté de vue et pour qui, souvent, la référence au surréalisme est essentielle : Jacques Josse, Véronique Loret, Benoît Chaput, Éric Benveniste. Avec tous, il cultiva grandement et abondamment l’art de l’amitié.
En 1988, il consacre un livre de la collection Poètes d’aujourd’hui à Maurice Blanchard dont il publie le journal chez Patrice Thierry éditeur.
En 1990, il fonde les éditions Myrddin, à Brive, où il vécut. De 1994 à 1998, un autre collectif existe autour de la revue Le Cerceau avec Alain Joubert, François Leperlier, François-René Simon. D’autres revues Les Cahiers de l’ umbo, Le Bathyscaphe accueilleront ses contributions régulières.
Pierre Peuchmaurd est mort le 12 avril 2009 des suites d’une longue maladie. La discrétion de ce Témoin élégant* ne l’empêchait pas d’être tenu, par quelques-uns, pour l’un des plus grands poètes français actuels.
*Pierre Peuchmaurd, témoin élégant, Laurent Albarracin, Oie de Cravan, 2008 (épuisé), Réédition in Pierre Peuchmaurd par Laurent Albarracin, Présence de la poésie, éd. des Vanneaux, 2011
Dossier Pierre Peuchmaurd, Revue Europe n° 1099-1100, Nov. et Déc. 2020
« Pierre Peuchmaurd, la poésie et « le peu de réalité » » par G.-H. Morin, Contretemps, n° 12, déc. 2011
Entretien par Marc Blanchet, Le Matricule des anges, n° 054 de juin 2004
Dossier Pierre Peuchmaurd par Isabelle Dalbe, Où va écrire ?
La poésie, à se demander ce qu’elle est, on finit par mêler ses figures ou par la voir trop nue, façons parmi d’autres d’en détourner le regard. De temps à autre, par chance, quelqu’un offre d’elle des instantanés dans quoi nous pouvons effectivement reconnaître cette grande coureuse contemplative...