L’érudition, la drôlerie, la sagesse et le talent de conteur, n’ont pas suffi pour qu’Élie Reclus (1827-1904) se survive dans la mémoire de nombreuses personnes : beaucoup le confondent encore avec son frère cadet, Élisée, le grand géographe.
Ce sort obscur, ignoré par le monde officiel, Élie Reclus l’avait bien cherché, lui l’ami des paysans, des « primitifs », des nuages et des plantes que personne, dans le jardin terrestre, ne remarque. L’ami de tout ce qui se fait de modeste au monde – ce qui n’a jamais été très bon pour la gloire personnelle –, de tout ce qui ne lui nuit pas. Un savant de l’espèce de ceux dont Charles Ferdinand Ramuz disait entretenir en lui la nostalgie pour ce qu’ils ne cessent jamais d’être des hommes, d’être l’un de nous.
Bibliographie