Des choses trouées
Rault TiphaineGrands Poèmes
Poésie - frontispice de Hadil Salih
ISBN : 978-2913751-95-8 / 12 €
12,00€
Des choses trouées est un poème façonné à partir de lectures, de mots braconnés partout où les yeux du poète se posent.
« De poèmes oubliés aux petites annonces des grands maîtres voyants-guérisseurs, déposées dans les boîtes aux lettres, des livres aimés aux brochures publicitaires ; j’archive des traces, des strates de temps. », précise Tiphaine Rault.
Un poème écrit avec les yeux et le goût du hasard offrant une rêverie, dans laquelle il est question du cœur et de ses fantômes, du feu et des trésors, des plantes et des insectes, de voyage dans le temps.
« Que je sois un des premiers à saluer ce merveilleux (et tout premier) recueil poétique de Tiphaine Rault : Des choses trouées (…). Il y a le jeu des sonorités, assonances et allitérations subtiles et surtout des images qui ne sont jamais outrées, contrairement à certains poèmes surréalistes. Les vers sont des traits de nuit sur la nuit de nos existences, une pluie de la pluie. Ils font trou dans la trame usée du monde et de l’amour. On est comme dans un rêve ou dans un cauchemar mais sans la panoplie des interprétations, voici une veille qui dissocie et annonce cependant une naissance. » (Pascal Boulanger)
Dé-trouver son malheur
« Une telle baffe de lecture, ces mots du regretté Joseph Pontus sur Le journal d’un manœuvre de Thierry Metz, iraient tout aussi bien, je trouve, à Des choses trouées de Tiphaine Rault publié chez Pierre Mainard éditeur : nos malheurs seront bien moins seuls quand ce livre nous aura giflé (cette correction n’étant pas que sévère, tout aussi drôle, infiniment distancée – jusqu’à faire rire la souffrance : “nous tissons de travers/l’envers seul de nos yeux/comment faire le mort/une fois décousu”. Et plus loin : “les cartes aussi vous aiment sans danger”. Ou bien : “chaque jour/se passe sans moi/parfois c’est à mourir de rire”. Tiphaine Rault fait don de force à travers un volcanisme affectif, où l’épreuve du feu est tantôt passée (“sais-tu la lave même/s’éteint”), tantôt à venir (“nouvelle barbare/ancienne brûlée/qui redoute le feu de ses mains”). Ce qui frappe un peu partout dans Des choses trouées est la clarté dans l’obscur. Tiphaine Rault démêle ainsi la chair vaine de l’amour, liant magique et tragique, elle nous rend au monde dans un amour impersonnel. Il y a ce cœur qui franchit le noir, peu après le soir. L’on plonge et l’on remonte des gouffres à la vitesse de l’éclair ; il y a ce vertige entre deux infinis (“même les insectes trouvent un continent/à qui parler”). À la meule, à la ponce ou pas, toujours au plus court, de purs nerfs s’ouvrent sous haute tension. Si ce livre est bref, maint vers y porte loin, en sublimant ses coups [ceux d’une génération ?] – telle une passoire dans la poitrine, gardant, tassant sa matière noire, longuement séchée, pour en filtrer de fines moirures. Enfin Des choses trouées m’évoque les compressions du sculpteur César (les ressorts des crashs-test entassés se détendront, cela résultant de l’épreuve à lire). » (Viddao)
2024 – 50 p. sous couverture à rabats – 15 x 24 cm. Frontispice de Hadil Salih
Ce livre a bénéficié du soutien financier de la région Nouvelle-Aquitaine dans le cadre de l’aide au programme éditorial 2024.
« Le chaos si beau va prendre fin » par Claude Vercey, Décharge, I.D. n° 1132, déc. 2024