Le Marin absent
Bonet BlaiCollection fédérop / 2- Paul Froment
Poèmes traduits du catalan par Jep Gouzy - Édition bilingue
ISBN : 978-2-85792-146-2 / 18 €
18,00€
Puisés dans treize recueils parus au fil du demi-siècle écoulé entre Quatre Poemes de Setmana Santa – Quatre poèmes de la Semaine sainte (1950) et Sonets – Sonnets (publiés à titre posthume en 2000), les poèmes réunis dans Le Marin absent jalonnent le parcours du poète majorquin Blai Bonet (1926-1997).
L’ample postface de Margalida Pons éclaire les méandres de ce parcours où heurts et inflexions soulignent plus qu’ils ne masquent une tension qui s’impose dès les premiers recueils ; « pour moi, écrit-il en 1954, un intellectuel est un homme qui (…) fait de la paix un très beau et très jeune état de guerre. Que le geste soit inquiet et ardent, bien entendu, mais que la vie en commun soit pleine de sagesse et de civilisation » (lettre à Carles Riba, citée par Margalida Pons, p. 205).
Dans l’instant propre de chaque poème comme dans la durée d’une vie vouée à l’écriture, Blai Bonet trame un pressant questionnement entre présence et distance : « Ma tâche est de Voir en moi de qu’il y a, non ce qui se passe … » (Mon temps n’est pas le tien, p. 111). La charge d’inquiétude qui tend l’énoncé sollicite toujours le lecteur, sommé de s’impliquer et de prendre parti, de rejeter la tentation de l’indifférence ou du silence, « la grossière gale du silence » (ibid., p. 113).
Majorque, dont le poète s’est peu absenté, prête couleurs — vert, violet, brun, … —, lumière et senteurs, flore — olivier, safran, romarin, persil, basilic, … — sans jamais brider la visée ni l’essor d’une parole exigeante : « j’aime / revenir vers la mer dynamique de salures, / revenir au vert rameau vert et à la terre des bruyères » (La déclaration, p. 93).
Source : http://www.vers-les-iles.fr
2003 – 256 p. – 15 x 21 cm – Traduit du catalan – Postface de Margalida Pons.